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Ma mission de vie ? Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai compris...

Il me fallait un cahier neuf, là, tout de suite, un stylo et de quoi écrire durant des heures. C’était viscéral, comme un besoin d’accoucher de moi-même, un sentiment, un art, bien trop longtemps refoulé. Comme un amour qu’on avoue, qu’on crache tellement on en peut plus. C’est là, c’est maintenant. Et pourtant soudain cela semblait évident. Aussi clair et limpide.


Je me souviens à l’école primaire déjà, j’écrivais des nouvelles. Biensûr ces écrits traitaient plutôt de fillettes et de petits canards, mais à 7 ans déjà j’écrivais, story-teller dans l'âme. J’ai toujours aimé les dictées, les règles de grammaire et l’orthographe, un jeu à la limite de la passion, quand pour beaucoup cela s’apparentait à de la torture.


Mon calvaire c’était les maths. Quand les chiffres et les lettres se mélangent alors c’est comme un crime à la littérature, aucun intérêt. Et justement, je ne lisais pas beaucoup. Tout le monde a toujours pensé que je dévorais les livres et que ceci était la raison de ma facilité orthographique. Je lisais "j'aime lire" qu'on achetait en kiosque et vers 15 ans je lisais parfois un récit autobiographique dont celui de Vincent Humbert et de Bob Marley, sans oublier "Jamais sans ma fille".


J’écris ces quelques lignes et l’évidence se renforce. Cela me met tout en joie d’écrire, de vous raconter ce bout d’histoire. Mais pourquoi tant de détours alors que c’était là en moi depuis toujours ?


Quand d’autres enfants parcouraient avec enthousiasme et frénésie les magasins de jouets, c’est plutôt dans les papeteries que je m’attardais.

Une véritable passion pour les gommes et les stylos, que ça en était presque inquiétant.


Je passais des heures dans ma chambre à tester, effacer, gribouiller, mais pas dessiner, ça n’a jamais été mon truc. Chaque nouvelle dissertation en classe était un plaisir et puis dans ma bulle je m’évadais, j’occultais la différence, ce sentiment puissant d’indifférence, d’être incomprise, murée dans mes silences, parfois rejetée, souvent ignorée.


A l’adolescence, il est temps de choisir un métier, j’ai 14 ans. Qu’est-ce qu’on en sait à 14 ans ? C’est vers un apprentissage d’employée de commerce qu’on me dirigera, dans les voyages, c’est plus sympa. Quitte à taper des lettres, autant le faire pour le domaine le moins ennuyeux, c’est ainsi que l’on me conseilla un stage en agence de voyages.


Les études ? Je n’ai pas grandi avec une vision valorisante ou positive des études, on ne m’y a clairement pas encouragée, on a plus de mérite en se construisant par soi-même et pourquoi tant d’effort, j’avais ainsi fondé une fausse croyance sur les études. M’assurant que je serais plus à l’aise avec des adultes, libération du rejet des ados en classe, les clous sur la chaise, les petits surnoms blessants, fini la confrontation à l’immaturité, terminé l’ennui à l'école. Le choix était tentant, y’avait-il seulement possibilité de choisir ?


Encore une fois, je vous écris ces mots et mon coeur s’emballe. Le temps passe, j’ai 18 ans, je lis « l’âme et la vie » de Jung. Une sorte de père spirituel, il me passionne, sa philosophie, sa psychologie, je la vis, la ressens, la comprends.

Justement, je me comprends un peu mieux, mais pas vraiment. La vie passe, ma jeunesse aussi, je travaille quinze ans les voyages. Quinze très longues années, ponctuées de brèves satisfactions, je m’emprisonne plutôt que de m’évader, je voyage par procuration.


Je me souviens un jour, je craque, je hurlais « j'en peux plus » inlassablement, là sur le sol de mon premier petit studio, un soir après le boulot, je m’effondre, je vomis mon mal-être, je vis mon premier burn-out, j’ai 19 ans.


Et pourtant, je vais continuer, ce chemin tout tracé, c’était facile pour moi, je monte les échelons rapidement, je m'adapte, un vrai caméléon, je suis ce qu'on attends de moi, je vends toujours des voyages et ce même ennui qui revient inlassablement., comme une vieille rengaine qu’on voudrait tuer.


C’est un beau métier, mais ce n’était pas mon métier, pas comme ça, pas 8 heures par jour derrière un écran, vissée sur la même chaise chaque jour.


25 ans, 2ème burn-out, c’est plus compliqué cette fois-ci. Ma vie se ponctue de larmes et de crises d’angoisse, je me perds, m’arrête 1 mois, et donne ma démission. Je me promets de quitter les voyages, mais rien n ‘y fait, quelques mois de chômage et je replonge.


On me dit « faut que tu bosses, tu dois trouver un travail ». Alors j’écoute, oui « il faut bosser », bosser dur. Même si je suis partie tôt de la maison, je n’étais clairement pas émancipée. je suivais des croyances, un schéma familial, un inconscient collectif. Mais qui étais-je moi ? Je suis qui au fond hein ? et je ne trouvais pas la réponse, aucune réponse pour taire ma souffrance.


C’était une lutte contre moi, contre mon corps, avec des troubles alimentaires cycliques, des régimes que je ne tenais pas un jour, me prouvant que je n’étais pas capable, qu’on avait raison de me rejeter, que je n’étais pas aimable finalement. Je donnais raison au déraisonnable, à l’infondé. Je ne savais juste pas qui j’étais, et alors vont commencer des années d’épuration, de nettoyage émotionnel, ça oui j’ai ai pleuré, j’en ai faites couler des larmes, à comprendre, tomber, me perdre, aimer, m’attacher, dépendre, transférer, à m’en briser l’âme et m’en percuter l’estime, qui n’existait pas vraiment, tout comme moi, maintes et maintes fois encore, un cycle répété jusqu’à comprendre, apprendre, reconstruire ce petit bout de moi. La psychologie et l’humain me passionnent, l’univers me transporte, j’apprends tellement sur le fonctionnement de notre être, de la vie, on ne comprendra jamais vraiment. Mais cela rend la vie magique, lui procure une saveur unique. Un goût amer, tendre, parfois corsé, un goût dont on se souvient et qui pourtant n’est jamais vraiment le même, je ne serai plus jamais la même.


J’en ai des choses à dire, à écrire et ne va pas croire que je me plains. J’ai eu le plus beau , le meilleur des chemins, le seul possible, le seul qui existe pour t’écrire ces quelques lignes aujourd’hui. Je crois au destin, aux étapes insensées et pourtant nécessaires à notre évolution. Celle dont on ne comprend ni le fond, ni la forme, et le fond je l’ai touché à maintes reprises, comme toi aussi surement, Pourtant aujourd’hui dans cet article, je dis merci la vie, merci à chacun, et merci pour demain.


A l'époque, j’ai 29 ans, je suis décidée à quitter les voyages. Je serai thérapeute, je veux que chacun puisse « oser être soi » regoûter à sa saveur originelle, entendre l’écho de son âme, reconnecter à sa joie la plus profonde, être vrai, authentique, être vivant. Car c’est bien tout ce que je n’étais pas des années durant. Je n’étais pas vraiment dans ma vie, mais dans une forme de prototype. Je disais souvent à mon entourage que le poids de cette souffrance ressemblait à un chemin à 2 rails. Moi et mon corps d’un côté et mon vrai chemin et mon âme de l’autre, sauf que je ne connaissais absolument pas la destination de ces rails, ni même le contenu de mon âme. Je savais encore moins que c’est à l’intérieur que se trouvaient les réponses et la richesse de ma lumière.


Je vous écris ces lignes et le temps est comme suspendu. Je ressens que ces mots portent un écho.


Le temps passe, l’introspection continue, je me casse la jambe (ça je t'en parle dans un autre article), je crée un blog, envie de partager, d’écrire ? Peut-être, mais la motivation première tend à aider, transmettre cette infinitude d’amour et de bonté que je perçois dans le brouillard épais du quotidien, dans ce que bon nombre nomment encore l’intangible, et pourtant ce monde est si palpable, et le plus réel des invisibles.


Un jour on m’a dit : « tu es une messagère de paix » , c’est ta mission de vie et bien plus j’avance plus cela ce confirme.


Début 2017, je suis heureuse d’avoir un blog, mais je n’écris pas assez. Les textes je les apprends par coeur, dans une école d’acting à Paris. J’ai mauvaise mémoire, ça n'aide pas. Mais j’aime ça jouer, je prends confiance, je comprends que je suis une artiste dans l’âme et rencontre d’autres artistes, un peu torturés comme moi, très expressif aussi, et lumineux. L’acting c’est bien, mais ce n’est pas encore ma vocation. Bien meilleure comique que dramaturge. J’en ai assez pleuré, je veux rire, célébrer la vie.


Quand on y pense, je tournais autour sans mettre le nez dedans et c’était là en moi. J’écrivais oui, des textes, des citations, des poèmes dans le train, des chansons, des blessures d’amour, des statuts Facebook mais sans vraiment y apposer un label ou une étiquette, j’écrivais sans savoir que j’écris. Autour de moi on me le dit parfois, tu écris bien, c’est touchant, mais je ne sais pas vraiment recevoir les compliments.


Je ne pouvais pas dire « je suis agent de voyages » car je ne l’étais pas en moi, pas comme ça, figée derrière un bureau, une voyageuse dans l'âme oui, une nomade même. Mais aujourd’hui je suis capable de me reconnaître, je me donne cette reconnaissance, je ne l’attends pas, je ne la cherche pas, je me la donne, je suis écrivain et c’est naturel de le dire.


Revenons quelques mois plus tôt, la vie m’envoie des signes et pourtant je ne vois pas, ne comprends pas. Alors que me baladais à Lausanne, je décide spontanément de passer chez Impact Hub, ce nouvel espace co-working. J’y rencontre Ashleigh, on discute simplement, je trouve le lieu sympa, je venais juste visiter, notre discussion devient rapidement une embauche informelle, je suis engagée comme blogueuse. Chouette je vais pouvoir écrire, j’espère être à la hauteur.

Le temps passe, et puis je rencontre des gens autour de moi qui écrivent, des livres, une amie gère une maison d’édition, il y a Emmanuelle qui termine un livre et organise des expéditions "carnet de voyages", quelle sublime initiative.

Puis je fais d’autres rencontres de personnes qui me disent : ah tiens je suis en train d’écrire un livre, est-ce que tu aimerais en écrire un passage ? Les opportunités se présentent mais je ne réalise pas du tout, comme anesthésiée, bien trop occupée à trouver des solutions à mille et uns problèmes plus pragmatiques.


Récemment j’ai rencontré, une écrivaine française que j’adore, qui a écrit un bouquin sublime.

Une femme inspirante, bourrée de talent, une très belle rencontre, un rendez-vous au bord du lac, à la terrasse du Balzac à Morges, quelques jours plus tard elle me parle d’un projet d’écriture qui pourrait m’intéresser. Moi écrire ? et bien oui ? Après tout j’ai un blog c’est vrai ?


Qu’est-ce que je ne perçois pas ? C’est dingue quand même, dingue de renier à ce point l'évidence, moi qui vous prodigue tant de conseils pour oser être soi. Je ne fais pas le lien, je ne me perçois pas du tout comme quelqu’un qui écrit.


Des amis m’encouragent, à écrire, davantage, me félicitent ou me remercient pour mes mots et ça me touche. Alors je ne sais pas si j’écrirai un livre un jour, je ne sais pas sur quoi j’écrirai (enfin si je sais un peu), où et comment, mais je vais écrire désormais, beaucoup plus, je vais vivre ma joie et m’épanouir. Se donner la reconnaissance soi-m’aime, s’aimer, se respecter, s’estimer, voilà le message que je voulais vous transmettre. Que ce que je cherchais si loin, tel une quête éloignée était là juste devant moi, en moi. L'expression orale, l’écriture, les mots, je veux m’exprimer et transmettre l’amour. La moralité de tout cela est de se donner SA PLACE, enfin je me donne de l'espace, pour créer, de la place pour moi, je prends ma place, je la reconnais cette place, c'est la mienne, elle est belle, j'en suis honorée.


J'ai toujours rêvé d'une activité où je pourrais travailler d'où je le souhaite, encore une fois là réponse était là, évidente. L'univers a un plan, et il est parfait ainsi.

 

On a tous une place, un rôle à jouer sur cette terre, en reconnexion à soi, en cheminement de cette âme qui fait l'expérience de la vie terrestre, alors oui c'est dur, ça pique, ça ronge, mais ça vaut le coup de se battre pour se donner la place qui est la nôtre, car c'est dans l'unité et la cohérence de ce chaos, que tout est juste, ici et maintenant.

 

Des projets j'en ai pleins, dans l'écriture, les conférences, les inspirations, les témoignages de chacun, les guérisons, l'humour, créer du lien et les voyages toujours et encore mais différemment. Il n'y a pas qu'un aspect, mais une multitudes d'horizons unis et en co-création, se réinventer, évoluer, chaque jour, agir avec joie et foi en soi aussi.


Je vous dis merci à vous, merci à James, mon voisin, qui a beaucoup contribué à renforcer mon estime grâce à nos échanges, merci Alessandra pour ta spontanéité quand tu m’as envoyé cette annonce à passer un concours très récemment. Merci à toutes les personnes qui ont trouvé un écho dans mes articles et me l’ont dit, comme André et Sylvie, merci aux femmes inspirantes, merci aux Inspiring Humans, merci Maddalena pour ta présence et tes encouragements sincères, merci à mon frère d’être mon âme soeur, merci à toi Greg, mon acolyte éternel, messager de paix universel, merci à la vie et mes guides, mes anges, mes invisibles, merci à tous les êtres qui m’entourent pour votre bienveillance et qui sans le savoir mettent le ciment dans le reconstruction d’une bâtisse un peu trop abîmée.


C’est par les failles que passe la lumière.


With Love,


Jen





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